HISTORIQUE

NEGREPELISSE

(Negrepelissa, 1387) 5511 hab. Nègrepelisse.

Nègrepelisse est une bastide à plan régulier qui reçut en 1273 une charte de coutumes de Bertrand,

vicomte de Bruniquel. Avant la création de la bastide, ce n`était qu’un modeste village, né à l’ombre du château, sur les bords mêmes de l’Aveyron et appelé, à cause de l’état marécageux des lieux, Saint-Pierre des Grenouilles. L’église, dédiée à saint Pierre aux Liens, est mentionnée dans une bulle du pape Urban II en 1097. Elle fut cédée par l’abbé de Moissac en 1270 aux évêques de Cahors qui en eurent dès lors le patronage. Reconstruite à la fin du 15e siècle, cette église fut détruite, hormis le clocher, par les guerres de Religion en 1622. Alain de Solminihac la fit rebâtir en 1645, mais un peu à la hâte et avec des  moyens pauvres.

 M. de Freycinet, qui venait de doter sa petite ville d’un  nouveau temple, voulut aussi refaire l’église catholique. Il fit appel à un architecte de Paris, M. Bourdais, qui employa pour les supports, la technique mise en honneur par Baltard, notamment à Saint-Augustin de Paris, c’est-à-dire la fonte. Les travaux s’échelonnèrent de 1868 à 1870.

Le nouvel édifice néo-gothique se compose de quatre travées barlongues, dont la première forme le chœur à chevet plat. La nef est flanquée de bas-côtés étroits, dont la voûte d’arêtes s’appuie d’une part, sur les colonnes de fonte de la nef, d’autre par, sur des contreforts intérieurs reliés par un arc transversal. 

Le remarquable clocher de 1460, de style toulousain, repose sur un porche ouvert formant avant- corps. Sur une base carrée en pierre, s’élève la tour octogonale en briques de quatre étages ; les trois étages supérieurs, légèrement en retrait, sont ajourés par des arcs géminés en mitre et surmontés d’une flèche à crochets. La galerie a disparu, mais les angles sont marqués par une gargouille en forme de monstre ou chimère. (M.H.).

Le portail flamboyant a été quelque peu mutilé. Le mobilier conserve 16 stalles du début du 16e siècle dont les accoudoirs sont ornés de feuillage contourné ; aux miséricordes figurent divers personnages et aussi quelques scènes qui ne manquent pas de saveur, notamment la dispute de la préséance, éternelle querelle des jeunes et des anciens et l’introduction de la fiancée dans la maison de l’époux, selon la coutume du mariage antique.

L`intérieur du vaisseau a été revêtu en 1901 d’une peinture polychrome par l’abbé Arthur Léris, enfant de Nègrepelisse, ancien élève de l’école de Rome, qui a montré ici toute la richesse de sa palette.

Les anciens documents mentionnent dans les environs plusieurs églises rurales qui toutes ont disparu depuis longtemps ; seul le souvenir de celle de Saint-Gilles, située à 1 500 mètres au sud du bourg, est perpétué par le nom du quartier où elle s’élevait.

DICTIONNAIRE DES PAROISSES 1978 (nombre d’habitants réactualisé)