(Montricolf, 1181) lat: noms et n.germ, ric, puissant et reulf loup.

Montricoux est un anthroponyme germanique qui remonte à l’occupation franque. Une église y existait certainement en 767, époque à laquelle elle fut donnée à l’abbaye de Saint-Antonin. Celle-ci la céda en 1181 aux Templiers qui y fondèrent une commanderie, passée plus tard aux Chevaliers de Saint-Jean, et devenue, à la fin du 15e siècle, un simple membre de celle de Vaour.
C’est le Commandeur de Vaour qui eut dés lors le patronage. Cette église, dédiée à saint Pierre, fut bâtie au 13e siècle, reprise au 15e et terminée dans le courant du 16e. Le clocher fut élevé en 1549 par Inard de Montrosier, prieur de la Commanderie, à l’imitation de celui de Négrepelisse; la flèche a été refaite plus élancée en 1905 (M.H.).
Les Guerres de Religion ne furent pas trop néfastes à l’édifice, bien que les Réformés aient pris Montricoux. L’église se compose de deux parties distinctes, nettement visibles, surtout du dehors: la nef, d’un roman tardif, voûtée d’un berceau brisé continu sur bandeau; et le chœur à cinq pans précédé d’une travée droite couverte de nervures évidées; les clés sont ornées de l’écu des Carmaing.
Il existe sept chapelles latérales bâties à différentes reprises et assez peu semblables entre elles. La deuxième à gauche comprend deux étages: la chapelle supérieure, voûtée de liernes et de tiercerons était celle des commandeurs.
La porte d’entrée, de la fin du 13es, s’encadre d’un boudin torique qui se prolonge par une colonnette au-dessous d’un chapiteau feuillage.
Le clocher de style toulousain est bäti en hors d’œuvre à droite du chœur. Une base carrée en pierre sert de support à la tour octogonale en brique de trois
étages en retrait, qui est entourée d’une galerie ajourée à la base et au sommet, et qui s’amortit par une fléche à crochets. Des gargouilles en forme de chimères marquent les angles de l’octogone.
Le mobilier comprend une série de retables d’importance diverse avec des éléments variables (17e s.). Le meilleur est celui de saint Eutrope qui est à Montricoux l’objet d’un culte particulier. On y distingue aussi plusieurs statues de différentes époques, en bois ou en pierre: Vierge à l’Enfant, saint Pierre, saint Eutrope; un confessionnal (18e s.); quelques pierres tombales dressées contre les murs, une cuve baptis-male en pierre de 1595; un bénitier et une fontaine en marbre du pays. On remarquera en outre dans le chœur une fresque moderne, de Marcel Lenoir, représentant l’Annonciation.
Les Sœurs du Calvaire de Gramat fondèrent au 19e s. une école de filles qui survécut quelque temps à leur départ. La population de la paroisse, comptait en 1851 1.200 habitants. Au dire du curé, l’église ne suffisait pas alors à contenir le grand nombre de fi-dèles qui s’y pressait tous les dimanches. Montricoux jouait en effet le rôle de centre pour la campagne environnante, qui la désigne encore sous le nom de <<ville». Il s’y tenait d’ailleurs des foires qui sont toujours mentionnées sur le calendrier almanach des P&T.
Il y avait jadis sur le territoire de Montricoux, au lieu-dit Sant-Geniès, non loin des bords de l’Aveyron, une église qui fut aussi une possession des Templiers. Elle disparut sans doute au 16e siècle; on a retrouvé, il y a quelques années, des vestiges de son cimetière.